pressing ecologique

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ouvert du mardi au vendredi de 09h00 a 12h30 et de 15h00 a 18h30 le samedi de 09h00 a 12h30 au 59 avenue de la liberation a grasse.tel:0493425697 ou 0628903955

dimanche 7 mars 2010

aqua clean recommander par des grandes marques

Le procédé Aquaclean® est agréé
Woolmark®. C’est aujourd’hui la
seule méthode officiellement
recommandée pour traiter en
toute sécurité les lainages, les
vêtements Woolmark® et les vêtements
étiquetés “nettoyage à sec
uniquement”.

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tetrachloretylene dossier ineris

I NE R I S - Fiche de données toxicologiques et envi ronnementales des substances chimiques
TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Dernière mise à jour : 16/02/2005
RESPONSABLE DU PROGRAMME
A. PICHARD : annick.pichard@ineris.fr
EXPERTS AYANT PARTICIPÉ A LA RÉDACTION
M. BISSON - R. DIDERICH - R. DUJARDIN - C. HULOT - G. LACROIX - J.P.
LEFEVRE - S. LEVEQUE - H. MAGAUD - G. PEPIN - A. PICHARD
DOCUMENTATION
L. CORNU - C. GILLET
Afin d’avoir une meilleure compréhension de cette fiche, les lecteurs sont invités à se
référer à la méthodologie de renseignements.
Cette fiche a été examinée et discutée avec le Docteur Alain Baert, Benoît Hervé Bazin et
le Professeur Jean-Marie Haguenoer.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
SOMMAIRE
1. GÉNÉRALITÉS 5
1.1 Identification/caractérisation 5
1.2 Principes de production 5
1.3 Utilisations 5
1.4 Principales sources d’exposition 6
2. PARAMÈTRES D'ÉVALUATION DE L'EXPOSITION 7
2.1 Paramètres physico-chimiques 7
2.2 Comportement 9
2.2.1 Dans l'eau 9
2.2.2 Dans les sols 9
2.2.3 Dans l'air 9
2.3 Persistance 9
2.3.1 Dégradation abiotique 9
2.3.2 Biodégradation 10
2.4 Bio-accumulation et métabolisme 10
2.4.1 Organismes aquatiques 10
2.4.2 Organismes terrestres y compris les végétaux 10
3. DONNÉES TOXICOLOGIQUES 10
3.1 Devenir dans l’organisme 10
3.2 Toxicologie aiguë 13
3.3 Toxicologie chronique 14
3.3.1 Effets systémiques 14
3.3.2 Effets cancérigènes 17
3.3.3 Effets sur la reproduction et le développement 20
3.4 Valeurs toxicologiques de référence 21
3.4.1 Valeurs toxicologiques de référence de l'ATSDR, l'US EPA et l'OMS 21
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3.4.2 Valeurs toxicologiques de référence de Santé Canada, du RIVM et de l'OEHHA 23
4. DONNÉES ÉCOTOXICOLOGIQUES 26
4.1 Paramètres d’écotoxicité aiguë 26
4.1.1 Organismes aquatiques 26
4.1.2 Organismes terrestres 27
4.2 Paramètres d’écotoxicité chronique 27
4.2.1 Organismes aquatiques 27
4.2.2 Organismes terrestres 28
5. VALEURS SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTALES 28
5.1 Étiquetage – Milieu de travail 28
5.2 Nomenclature Installations Classées (IC) 29
5.3 Valeurs utilisées en milieu de travail - France 29
5.4 Valeurs utilisées pour la population générale 29
5.4.1 Qualité des eaux de consommation 29
5.4.2 Qualité de l’air 30
5.4.3 Valeurs moyennes dans les milieux biologiques 30
5.5 Concentrations sans effet prévisible pour l'environnement (PNEC). 30
Propositions de l'INERIS 30
5.5.1 Compartiment aquatique 30
5.5.2 Compartiment sédimentaire 31
5.5.3 Compartiment terrestre 31
6. MÉTHODES DE DÉTECTION ET DE QUANTIFICATION DANS L'ENVIRONNEMENT 31
6.1 Familles de substances 31
6.2 Principes généraux 31
6.2.1 Eau 31
6.2.2 Air 32
6.2.3 Sols 33
6.2.4 Autres compartiments 34
6.3 Principales méthodes 34
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6.3.1 Présentation des méthodes 34
6.3.2 Autres méthodes 42
6.3.3 Tableau de synthèse 42
7. BIBLIOGRAPHIE 44
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
1. GÉNÉRALITÉS
1.1 Identification/caractérisation
Substance chimique N° CAS N° EINECS Synonymes Forme physique (*)
Tétrachloroéthylène
C2Cl4
Cl2C  CCl2
Cl Cl
C = C
127-18-4 204-825-9 Tétrachloroéthène
Perchloroéthylène
Chlorure de carbone
Tétrachlorure de
carbone
liquide
(*) dans les conditions ambiantes habituelles
1.2 Principes de production
Le tétrachloroéthylène est obtenu industriellement par trois procédés :
 à partir d’acétylène via le trichloroéthylène : la durée des réactions utilisées dans les
différentes étapes de ce procédé et le coût élevé de l'acétylène employé ont conduit à
une utilisation de moins en moins importante de cette méthode,
 à partir d’éthylène et de dichloroéthane : ce procédé produit principalement du
trichloroéthylène et du tétrachloroéthylène, des sous-produits lourds tels que
l'hexachloroéthane, l'hexachlorobutadiène ou des benzènes chlorés peuvent également
être formés,
 à partir d’hydrocarbures C1 à C3 ou d’hydrocarbures chlorés réagissant avec le chlore
à haute température.
En 1990, la production de tétrachloroéthylène en Europe occidentale était de 280 kilotonnes.
1.3 Utilisations
Le tétrachloroéthylène est utilisé comme solvant et comme nettoyant à sec dans la
fabrication et dans la finition des textiles, pour le nettoyage et le dégraissage des métaux. Il
est employé dans les décapants pour peinture les encres d'imprimerie, dans la formulation
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d'adhésifs et de produits de nettoyage spécifiques. Il est également largement utilisé comme
intermédiaire de synthèse notamment dans la fabrication des hydrocarbures fluorés.
En 1990, la consommation annuelle de tétrachloroéthylène était estimée à 235 kilotonnes en
Europe occidentale.
1.4 Principales sources d’exposition
Le tétrachloroéthylène n’est pas présent naturellement dans l’environnement, les
concentrations relevées sont anthropiques. On estime qu’environ 85 % de la production est
émis dans l’atmosphère par évaporation.
Concentrations ubiquitaires
Milieu Concentration
Air  0,3 g/m3
(1)
Eau
eau de surface
eau de mer
 1 g/L (1)
 1 ng/L (1)
(1) IUCLID (1996)
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
2. PARAMÈTRES D'ÉVALUATION DE L'EXPOSITION
2.1 Paramètres physico-chimiques
Paramètre Valeur Étendue Référence
Facteur de
conversion
(dans l'air à 20 °C)
1 ppm = 6,90 mg/m3 à 20 °C
1 ppm = 6,90 mg/m3 à 20 °C
Seuil olfactif (ppm) 1,0 ATSDR (1997)
Masse molaire
(g/mol)
165,8 HSDB (1999), Verschueren (1996),
Lide (1998)
Point d’ébullition (°C)
(à pression normale)
121 HSDB (1999), Lide (1998) ,
Verschueren (1996)
Pression de vapeur
(Pa)
1 900 à 20 °C
2 462 à 25 °C
1 867 à 1 900
2 460 à 2 480
IUCLID (1996), OMS IPCS (1996),
Verschueren (1996)
ATSDR (1997), Hempfling et al. (1997),
HSDB (1999)
Densité
-vapeur
-liquide
5,8
(par rapport à l’air (à 20 °C))
d20
4 : 1,6227
1,60 à 1,6230 OMS IPCS (1996), INRS (1997)
ATSDR (1997), HSDB (1999),
Verschueren (1996), Lide (1998),
Merck (1989)
Tension superficielle
(N/m)
32,1.10-3 à 20 °C 31,74.10-3 à
32,32.10-3
HSDB (1999), Guide de la chimie
(1999), Ullmann (1986), OMS
IPCS (1996)
Viscosité dynamique
(Pa.s)
0,88.10-3 à 20 °C Guide de la chimie (1999),
Ullmann (1986)
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
0,839.10-3 à 25 °C HSDB (1999)
Solubilité (mg/L)
dans l'eau 150 à 25 °C 140 à 200
ATSDR (1997), Hempfling et al.
(1997), HSDB (1999), IUCLID
(1996), US EPA (1996),
Verschueren (1996)
Log Kow 2,67 2,53 à 3,40 HSDB (1999), IUCLID (1996),
US EPA (1996)
Koc (L/kg) 247(1) 200 à 360 STF (1991), US EPA (1996)
Coefficient de
partage sol-eau: Kd
(L/kg)
(2)
Coefficient de
partage sédimentseau
: Kd (L/kg)
(2)
Coefficient de
partage Matière en
Suspension-eau : Kd
(L/kg)
(2)
Constante de Henry
(Pa.m3/mol)
1 844 à 25 °C 1 823 à 1 864 Gosset JM (1987), US EPA (1996)
Coefficient de
diffusion dans l’air
(cm2/s)
7,2.10-2 à 25 °C 7,2 à 8,0.10-2 STF (1991), US EPA (1996)
Coefficient de
diffusion dans l’eau
(cm2/s)
8,2 .10-6 à 25 °C 7,5 à 8,2.10-6 STF (1991), US EPA (1996)
Coefficient de
diffusion à travers le
PEHD (m2/j)
7,7. 10-7 Veerkamp et Ten Berge (1994)
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Perméabilité cutanée à
une solution aqueuse
(cm/h)
0,37 US EPA (1992)
(1) Les valeurs rapportées dans la littérature varient de 80 à plus de 1 000 L/kg (ATSDR, 1997 ; Hempfling et al.,
1997 ; IUCLID, 1996). La valeur proposée est une moyenne géométrique d’une dizaine de valeurs mesurées sur des
sols sableux, limoneux, silteux (variant entre 200 et 360 L/kg), rapportées dans la base STF (1991) et le document
de l’US EPA (1996).
(2) La valeur pourra être calculée à partir de l'expression suivante : Kd = foc x Koc (suivant l'hypothèse d'une
adsorption sur la seule fraction organique du sol, du sédiment ou des matières en suspension, ce qui revient à
négliger l'adsorption sur la fraction minérale et qui conduit à majorer le transfert du sol vers l'eau ou l'air). La
valeur de foc est issue de mesure de terrain ou par défaut une valeur issue de la littérature, par exemple celle du
TGD (CE, 1996), de 0,02 pour foc_sol, de 0,05 pour foc_sed, de 0,1 pour foc_mes.
2.2 Comportement
2.2.1 Dans l'eau
Le tétrachloroéthylène a une solubilité relativement faible dans l’eau. Il est plus fluide que
l’eau, donc génère des migrations plus rapides que l’eau en sous-sol. Il est plus dense que
l’eau et peut s’accumuler au fond de l’aquifère. En cas de pollution du sous-sol, une grande
partie du polluant peut se volatiliser ou se retrouver dans l’air du sol.
2.2.2 Dans les sols
Le tétrachloroéthylène s’adsorbe en quantité négligeable dans les sols, il est donc assez
mobile dans les sols, et il gagne facilement les eaux souterraines.
2.2.3 Dans l'air
Le tétrachloroéthylène contenu dans les eaux de surface se volatilise rapidement dans
l’atmosphère. La volatilisation est d’autant plus rapide que le taux de mélange des eaux est
fort, ce qui entraîne de fortes variations dans les taux d’évaporation mesurés. Les demi-vies
par évaporation ont été estimées à 5 - 12 jours pour des étangs, 3 heures à 7 jours en rivières
et 3 - 14 jours en lacs (Lyman et al., 1981). En mésocosmes de 13 m3 d’eau douce, les demivies
ont varié de 11 à 25 jours suivant la saison (Wakeham et al., 1983).
2.3 Persistance
2.3.1 Dégradation abiotique
Dans l’atmosphère, le tétrachloroéthylène est soumis à une photooxydation, sa persistance
peut varier entre une demi-vie de deux mois et une dégradation complète en une heure.
Les produits de dégradation du tétrachloroéthylène sont le trichloroéthylène, le
dichloroéthylène (principalement le cis-1,2) et le chlorure de vinyle.
En milieu aquatique, la dégradation chimique du tétrachloroéthylène est assez lente. La
volatilisation est son principal processus de perte.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
2.3.2 Biodégradation
Il n’y a pas de biodégradation du tétrachloroéthylène en aérobie. Certaines études montrent
une biodégradation en anaérobie mais celle-ci est très dépendante des conditions d’essai.
2.4 Bio-accumulation et métabolisme
2.4.1 Organismes aquatiques
Plusieurs essais ont été réalisés sur des poissons. Un BCF de l’ordre de 40 - 50 peut être
retenu suite aux essais suivants :
 sur Lepomis macrochirus, BCF = 49 (Barrows et al., 1980)
 sur Oncorhynchus mykiss, BCF = 40 (Neely et al., 1974)
L’accumulation du tetrachloroéthylène dans les poissons est en conséquence peu probable.
Un BCF sur les algues marines de 312 pour Heterosigma akashiwo et de 101 pour Skeletonema
costatum a été rapporté par Wang et co-auteurs (1996).
2.4.2 Organismes terrestres y compris les végétaux
Aucun résultat d’essai valide n’a pu être trouvé dans la littérature.
3. DONNÉES TOXICOLOGIQUES
L'ensemble des informations et des données toxicologiques provient de diverses monographies
publiées par des organismes reconnus pour la qualité scientifique de leurs documents (IARC,
1995 ; ATSDR, 1997 ; OMS, 1996 ; CE, draft). Les références bibliographiques aux auteurs sont
citées pour permettre un accès direct à l'information scientifique mais n'ont généralement
pas fait l'objet d'un nouvel examen critique par les rédacteurs de la fiche.
3.1 Devenir dans l’organisme
La pénétration du tétrachloroéthylène dans l'organisme se fait principalement par voie
pulmonaire et, dans une moindre mesure, par voie orale et cutanée.
Études chez l’homme
L'absorption pulmonaire du tétrachloroéthylène est rapide et le passage au niveau sanguin se
fait facilement. Chez six volontaires masculins, l'absorption du tétrachloroéthylène, après une
exposition de 72 ppm (488 mg/m3) durant 4 h au repos, a été estimée à 455 mg (intervalle :
370 - 530). Pour une exposition de 144 ppm (976 mg/m3) durant 4 h, l'absorption a été de
945 mg (intervalle : 670 - 1 210) au repos, et de 1 318 mg (intervalle : 1 060 - 1 510) après la
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
réalisation d'exercices intermittents (100 W, deux fois 30 min sur 4 h). La rétention alvéolaire
après exposition au repos a été estimée à environ 60 % (Monster et al., 1979).
Par voie orale, aucune donnée n'est disponible chez l'homme mais, en raison des propriétés
physico-chimique du composé et des observations chez l'animal, l'absorption doit être
importante.
La pénétration cutanée du tétrachloroéthylène a été étudiée chez l'homme. Cinq volontaires,
protégés des vapeurs de tétrachloroéthylène, ont immergé un de leurs pouces dans du
tétrachloroéthylène liquide (99% pureté) durant 40 min. La concentration moyenne maximale
de tétrachloroéthylène dans les alvéoles à la fin de l'exposition a été de 0,31 ppm, tombant à
0,23 ppm deux heures après (Stewart et Dodd, 1964).
Après une période d'exposition de 3,5 h à 600 ppm, la pénétration percutanée de vapeurs de
tétrachloroéthylène a été estimée à seulement 1 % de ce qui serait absorbé par le tractus
respiratoire (Riihimaki et Pfaffli, 1978).
Bien que la distribution du tétrachloroéthylène n'ait pas fait l'objet d'une investigation chez
l'homme, il est raisonnable de postuler que, comme chez l'animal, ce composé se répartisse
dans l'ensemble de l'organisme, avec une préférence pour les graisses. Des cas de décès après
exposition au tétrachloroéthylène, ont permis d'obtenir des données sur les concentrations de
ce composé au niveau de divers tissus. Le tétrachloroéthylène a été détecté dans le foie
(240 mg/kg), les reins (71 mg/kg), le cerveau (69 mg/kg) et les poumons (30 mg/kg) d'un
travailleur décédé après avoir inhalé de fortes concentrations de ce composé (Levine et al.,
1981). Le coefficient de partage sang : air du tétrachloroéthylène chez l'homme est compris
entre 10,3 et 14,0 (Hattis et al., 1990 ; Gearhart et al., 1993). Le coefficient de partition
graisse : sang est compris entre 125 et 159 chez l'homme (Gearhart et al., 1993 ; Byczkowski
et Fischer, 1994).
La voie principale de dégradation du tétrachloroéthylène fait intervenir les cytochromes P450
et conduit à l'acide trichloroacétique (TCA). Toutefois, le taux de métabolisation est faible.
Quelle que soit la voie d'exposition, seul 1 - 3 % du tétrachloroéthylène absorbé est
métabolisé en TCA chez l'homme. Un taux de métabolisation moyen de 13 nmol/min/kg a été
rapporté (ATSDR, 1997). Chez l'homme, la majeure partie du tétrachloroéthylène inhalé est
exhalée telle quelle (CE, Draft).
Le TCA est éliminé par voie urinaire alors que le tétrachloroéthylène non métabolisé est
exhalé. Chez l'homme, la demi-vie du tétrachloroéthylène est estimée à 12 - 16 h dans les
tissus vascularisés, 30 - 40 h dans les muscles et 55 h au niveau des tissus adipeux (ATSDR,
1997).
Études chez l’animal
Les données obtenues chez l'animal confirment le taux d'absorption élevé du
tétrachloroéthylène par voie respiratoire ou orale.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Chez le rat, le taux d'absorption pulmonaire est d'environ 40 % à 500 ppm et 50 % à 50 ppm
(Dallas et al., 1994). L'absorption totale de tétrachloroéthylène au bout de 3 h d'exposition
était de 79,9 mg/kg à 500 ppm et 11,2 mg/kg à 50 ppm, indiquant une absence de relation
avec la concentration inhalée. Les auteurs ont suggéré que l'absorption relative plus
importante à 50 ppm qu'à 500 ppm était le reflet d'une saturation du métabolisme du
tétrachloroéthylène (Dallas et al., 1994).
Par voie orale, le tétrachloroéthylène est rapidement et massivement absorbé au niveau du
tractus gastro-intestinal (taux d'absorption : 82 - 100 %) chez diverses espèces (rat, chien)
(CE, Draft).
Par voie cutanée, le taux de pénétration du tétrachloroéthylène liquide a été estimé à
24 nmol/min/cm2 chez la souris (Tsuruta, 1975).
Une fois absorbé, le tétrachloroéthylène, lipophile, se retrouve préférentiellement dans les
graisses et le lait. Des rats exposés à 200 ppm de vapeurs de tétrachloroéthylène durant
5 jours, présentaient un niveau élevé en tétrachloroéthylène au niveau des tissus adipeux,
notamment la graisse périrénale. Au niveau de cette dernière, les niveaux étaient 145 fois
plus élevés que dans le sang (Savolainen et al., 1977). Après exposition de rats à du
tétrachloroéthylène radioactif par gavage (500 mg/kg), ce composé a été détecté dans le
foie, les reins, la graisse mais pas le cerveau (Pegg et al., 1979). Le tétrachloroéthylène
traverse également la barrière placentaire et se répartit au niveau du foetus et du liquide
amniotique (Ghantous et al., 1986).
Comme chez l'homme, le métabolite principal du tétrachloroéthylène est l'acide
trichloroacétique (TCA). Le taux de métabolisation est plus rapide que chez l'homme, en
moyenne de 144 et 710 nmol/min/kg respectivement chez le rat et la souris (ATSDR, 1997).
D'autres métabolites que le TCA ont été identifiés, tels que l'acide oxalique dans l'urine (Pegg
et al., 1979) et un conjugué du glutathion et de la N-acétylcystéine (Dekant et al., 1986 ;
Green et al., 1990). Cette voie est minoritaire à faible dose mais augmenterait après
saturation de la voie des cytochrome P450 conduisant au TCA (Green et al., 1990).
Comme chez l'homme, le tétrachloroéthylène est majoritairement éliminé dans l'air exhalé,
sans subir de métabolisation, quelle que soit la voie d'administration. Chez le rat, après 6 h
d'exposition à 10 ppm de tétrachloroéthylène radiomarqué, 68 % de la dose absorbée ont été
exhalés sous forme de tétrachloroéthylène en 72 heures, 24 % ont été excrétés sous forme de
métabolites non volatils dans l'urine, 3,6 % ont été éliminés sous forme de CO2 et 3-4 % sont
restés au niveau de la carcasse (Pegg et al., 1979). Un résultat similaire a été observé chez le
rat (Pegg et al., 1979 ; Franz et Watanabe, 1983) et la souris (Schumann et al., 1980) exposés
par voie orale. L'étude de l'élimination du tétracholoroéthylène inhalé chez la souris a donné
des résultats plus variables, l'élimination se faisant soit majoritairement par les métabolites
urinaires (Schumann et al.,1980), soit par exhalation du composé parent (Yllner, 1961). Dans
le premier cas, les souris étaient exposées à une faible dose (10 ppm durant 6 h), ce qui
suggère que le métabolisme du tétrachloroéthylène et l'élimination urinaire des métabolites
sont limités et dose-dépendants (ATSDR, 1997).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
3.2 Toxicologie aiguë
Études chez l’homme
A des concentrations élevées, le tétrachloroéthylène inhalé a des propriétés anesthésiques
pouvant s'accompagner de troubles du rythme cardiaque. L'inhalation de fortes quantités
entraîne une perte de conscience, une narcose voire un coma (Stewart, 1969 ; Palecek, 1970
; Ferrau et al., 1980), s'accompagnant parfois d’une dyspnée et d'un oedème pulmonaire
(Einhorn, 1972 ; Meyer, 1973 ; Metz et al., 1982). Des effets transitoires hépatiques ont
parfois été également notés (Saland, 1967 ; Hake et Stewart, 1977). Des cas de décès ont été
rapportés chez l'homme après inhalation de vapeurs de tétrachloroéthylène (Lukaszewski,
1979 ; Levine et al., 1981 ; Garnier et al., 1996). La mort est attribuée à une dépression du
système nerveux central. Dans tous ces cas, les teneurs inhalées n'étaient pas assez précises
pour définir une concentration létale chez l'homme (ATSDR, 1997).
Des volontaires, exposés à une dose unique de tétrachloroéthylène (1 060 ppm durant 1 –
2 min, 600 ppm pendant 10 min, 216 - 280 ppm jusqu'à 2 h et 106 ppm durant 1 h), ont
présenté une irritation nasale et oculaire, des vertiges et une somnolence au-dessus de
216 ppm, et une altération de la coordination motrice à 280 - 600 ppm. Aucun effet n'a été
noté à 106 ppm pendant 1 h, excepté une légère irritation oculaire (Rowe et al., 1952). Cette
dose est considérée comme un NOAEL pour l'irritation pulmonaire et comme un LOAEL pour
l'irritation oculaire (ATSDR, 1997).
Chez des volontaires exposés à 50 ppm de tétrachloroéthylène durant 4 jours (4 h/j), des
effets neurologiques oculaires (altération des potentiels évoqués, altération de la
coordination motrice et oculaire) ont été observés. Aucun effet n'a été noté à 10 ppm
(Altmann et al., 1992).
Chez 10 hommes volontaires, exposés à 0, 20, 100 ou 150 ppm de tétrachloroéthylène durant
5 jours consécutifs pour chaque concentration (1 à 7,5 h/j), aucun symptôme tel que
céphalées, nausées, vertiges, irritation des yeux, du nez, de la gorge n'a été noté. Par
ailleurs, aucun effet n'a été observé sur les fonctions cardiaque, pulmonaire, hépatique et
rénale et au niveau des paramètres sanguins. Une altération de l'électroencéphalogramme,
similaire à celle observée chez les adultes sains durant un sommeil léger, a été notée chez
trois volontaires sur quatre durant l'exposition à 100 ppm (Stewart et al., 1981). Chez
l'homme adulte, la dose de 150 ppm durant 5 jours (7,5 h/j) est considérée comme un NOAEL
pour les systèmes respiratoire, cardiaque, sanguin, hépatique et rénal (ATSDR, 1997).
Le tétrachloroéthylène a été très utilisé par voie orale (doses 1 - 13 g) pour lutter contre les
vers intestinaux. Ceci suggère une absence de toxicité marquée aux faibles doses. Quelques
cas de perte de conscience suite à ce type de traitement ont toutefois été rapportés
(Kendrick, 1929 ; Wright et al., 1937 ; Sandground, 1941). Chez certains patients très
infestés, des chocs anaphylactiques sévères (Rabbini et al., 1985) et une réaction psychotique
aiguë avec hallucinations (Haerer et Udelman, 1964) ont été observés mais qui semblent
plutôt dus aux produits libérés par les parasites morts qu'au traitement en lui-même.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Une ingestion accidentelle chez 19 enfants (entre 1,6 et 4,8 g/kg) a provoqué des
vomissements (8/19), des saignements gastro-intestinaux (5/19), une arythmie cardiaque
(1/19), une narcose (3/19), une anémie modérée (10/19), une augmentation de l'activité des
amino-transférases sériques (8/19), une élévation de température (7/19) et un décès
(Lemburg et al., 1971).
Le contact cutané avec le tétrachloroéthylène peut provoquer des érythèmes voire des
oedèmes qui régressent spontanément (Morgan, 1969 ; Meyer, 1973 ; Metz et al., 1982).
Études chez l’animal
Le tétrachloroéthylène présente une faible toxicité aiguë quelle que soit la voie
d'administration.
Chez le rat et la souris, des CL50 comprises entre 3 000 et 5 200 ppm ont été établies pour des
inhalations comprises entre 4 et 8 h (Friberg et al., 1953 ; Pozzani et al., 1959 ; Gradiski et
al., 1978 ; Bonnet et al., 1980). Les symptômes majeurs observés sont une hypotonie
musculaire, une somnolence, des tremblements, et, pour les cas les plus graves, une perte de
conscience et un arrêt respiratoire indiquant une dépression du système nerveux central. Une
toxicité hépatique est également observée pour des expositions de l'ordre de 500 à 2 000 ppm
durant 4 h, se traduisant chez la souris par une augmentation des teneurs en lipides au niveau
du foie (Kylin et al., 1963 ; Ogata et al., 1968 ; Ikeda et al., 1969) et chez le rat par une
augmentation de l'activité de diverses enzymes telles que l'alanine et l'aspartate
aminotransférase par exemple témoignant d'un effet hépatotoxique, (Drew et al., 1978).
Par voie orale, une DL50 de 7,8 g/kg a été rapportée chez la souris mâle (Dybing et Dybing,
1946). Chez le rat, les DL50 observées sont comprises entre 2,6 et 4,5 g/kg (Pozzani et al.,
1959 ; Whitey et Hall, 1975 ; Hayes et al., 1986).
Une étude chez le lapin suggère que la DL50 par voie cutanée est supérieure à 10 g/kg (Wolf,
1956). Les données recueillies chez l'animal et quelques observations effectuées chez
l'homme indiquent que le tétrachloroéthylène est un irritant cutané mais n'est pas corrosif
(Van Beek, 1990).
3.3 Toxicologie chronique
3.3.1 Effets systémiques
Études chez l’homme
De nombreuses études épidémiologiques ont été menées sur des travailleurs exposés de façon
répétée aux vapeurs de tétrachloroéthylène. L'interprétation des données recueillies est
cependant difficile en raison de l'absence ou de l'inadéquation d'un groupe témoin, d'une
connaissance insuffisante de l'exposition au tétrachloroéthylène ou de la possibilité
d'exposition antérieure ou simultanée à d'autres produits chimiques (CE, draft). Deux études,
une belge (Lauwerys et al., 1983) et une chinoise (Cai et al., 1991), portant sur des
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
travailleurs exposés durant 3 à 6 ans à une moyenne de 20 - 21 ppm de tétrachloroéthylène
sur 8 h, ont montré une absence d'effet au niveau neurologique (tests psychomoteurs),
hépatique et rénal. Seule une augmentation de symptômes tels que vertiges ou irritation
nasale ont été notés dans l'étude chinoise. Chez des travailleurs exposés durant 2 à 8 h par
semaine à des concentrations très élevées de tétrachloroéthylène (230 - 385 ppm), des maux
de tête, nausées, vertiges, sensations d'ébriété et fatigue ont été relevés (Coler et
Rossmiller, 1953).
Des effets neurologiques (augmentation des temps de réaction pour divers tests) ont été
rapportés chez 60 femmes exposées dans le cadre de leur travail à des concentrations
moyennes de 15 ppm sur environ 10 ans. Les niveaux d'exposition ont été déterminés en
mesurant les concentrations en tétrachloroéthylène dans le sang et l'air des locaux de travail.
Aucune corrélation n'a été notée entre les mesures d'exposition et les tests neurologiques
(Ferroni et al., 1992).
Une étude européenne (Mutti et al., 1992) a porté sur 50 travailleurs exposés au
tétrachloroéthylène sur une moyenne de 10 ans (exposition moyenne : 15 ppm sur une
période de référence de 4 heures – intervalle : approximativement 0,2 - 85 ppm). De
nombreux marqueurs de lésions rénales ont été étudiés. Les niveaux sériques en créatinine et
en 2-microglobuline n'ont pas été altérés par l'exposition au tétrachloroéthylène, indiquant
que la fonction rénale n'avait pas été gravement altérée. Une augmentation significative des
niveaux urinaires en albumine, transferrine, glycosaminoglycanes, phosphatase alcaline non
spécifique et une diminution des teneurs en fibronectine ont été observées. Par contre, les
niveaux urinaires en protéines totales, 2-microglobuline, immunoglobulines, eicosanoïdes,
phosphatase alcaline intestinale et N-acétylglucosaminidase sont restés inchangés. La
signification toxicologique de ces observations est peu claire, puisqu’aucune information sur
les niveaux normaux en ces paramètres n'était fournie. Trois autres études, portant
spécifiquement sur la fonction rénale, n'ont pas permis de mettre en évidence une atteinte
rénale en relation avec l'exposition au tétrachloroéthylène (Solet et Robins, 1991 ; Vyskocil et
al., 1990 ; Franchini et al., 1983).
Une étude italienne s'est intéressée à la vision des couleurs chez 35 travailleurs issus
d'entreprises de nettoyage à sec (Cavalleri et al., 1994). La concentration moyenne en
tétrachloroéthylène sur 8 h dans les locaux (obtenue par contrôle individuel passif), était de
7,3 ppm (0,4 - 31,2 ppm) pour le personnel effectuant les nettoyages à sec et 4,8 ppm (0,5-
11,3 ppm) pour les employés repassant les vêtements. La période moyenne d'exposition était
de 106 mois. Seuls 3 travailleurs sur 35 (contre 13 témoins) ont été capables d'effectuer
correctement un test basé sur la reconnaissance des couleurs. L'index de confusion des
couleurs était significativement plus élevé pour le groupe de travailleurs réalisant les
nettoyages à sec par rapport aux témoins, alors qu'aucune différence n'a été notée entre le
personnel effectuant les repassages et les témoins. Une corrélation positive a été trouvée
entre la concentration en tétrachloroéthylène dans l'air et l'altération de la vision des
couleurs. La signification toxicologique de ces résultats reste cependant inconnue. A l'inverse,
aucun effet sur la vision des couleurs (notamment bleu et jaune) n'a été noté chez
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
30 hommes et 34 femmes exposés professionnellement au tétrachloroéthylène à des
concentrations moyennes de 15,3 et 10,7 ppm respectivement (Nakatsuka et al., 1992).
Par voie orale, la seule information disponible est le cas d'un bébé de 6 semaines qui a
développé un ictère et une hépatomégalie suite à une exposition au tétrachloroéthylène via
le lait maternel (1 mg/dL). Après arrêt de l'allaitement, une amélioration rapide a été
constatée et aucune séquelle n'a été notée dans les 2 ans qui ont suivi (Bagnell et
Ennenberger, 1977).
Suite à la contamination de l'eau d'un puits par divers solvants chlorés (principalement le
trichloroéthylène : 267 ppb et le tétrachloroéthylène : 21 ppb), des lésions cutanées
(éruptions maculopapulaires) et des effets immunologiques (augmentation du nombre de
lymphocytes T, diminution du ratio lymphocytes T helper / lymphocytes T suppresseurs,
présence d'autoanticorps chez 11 adultes sur 23) ont été observés chez les populations
exposées par l'eau de boisson (Byers et al., 1988). Toutefois, en raison de la multiexposition,
le lien avec le tétrachloroéthylène ne peut être établi.
Études chez l’animal
Il existe une quantité importante de données concernant la toxicité (par inhalation ou par
voie orale) du tétrachloroéthylène en administration réitérée chez l'animal.
Les résultats indiquent que le foie et le rein sont les organes cibles majeurs du
tétrachloroéthylène malgré quelques différences interespèces. La souris apparaît comme
particulièrement sensible à l'action hépatotoxique du tétrachloroéthylène. Une étude par
inhalation menée sur deux semaines (5 j/sem, 6 h/j) a conduit à un NOAEL de 875 ppm chez
le rat et 425 ppm chez la souris. A 825 ppm, les souris présentaient une vacuolisation
hépatique (NTP, 1986). Sur 13 semaines, le NOAEL chez la souris a été estimé à 100 ppm
(NTP, 1986). Chez le rat, une étude plus récente indique clairement un NOAEL de 1 000 ppm
pour
14 - 17 semaines d'exposition (5 j/sem, 6 h/j) concernant les effets sur le foie. Le NOAEL pour
le rein se situe à 300 ppm (avec seulement un faible effet à 1 000 ppm) (Tinston, 1995).
Concernant les effets neurologiques, un NOAEL de 800 ppm a été établi chez le rat, pour une
exposition de 13 semaines (5 j/sem, 6 h/j) (Mattsson et al., 1992).
Pour des inhalations de plus longue durée chez le rat et la souris (103 semaines), une
diminution du taux de survie a été observée à 400 ppm chez le rat et à 100 ppm chez la
souris. Ces dernières apparaissent plus sensibles que les rats : à la dose de 100 ppm durant
103 semaines, les souris ont présenté des effets au niveau respiratoire (congestion aiguë
passive pulmonaire), hépatique (dégénérescence hépatocellulaire) et rénal (néphrose). A la
dose de 400 ppm durant 103 semaines, les rats ont développé des ulcères gastriques (200 ppm
est un NOAEL pour cet effet) et dès 200 ppm, des effets au niveau respiratoire (thrombose,
métaplasie squameuse des cavités nasales), rénal (caryomégalie des tubules rénaux) et
endocrinien (hyperplasie des médullo-surrénales) ont été observés (Mennear et al., 1986 ;
NTP, 1986).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Par voie orale, de fortes doses de tétrachloroéthylène (jusqu'à 2 000 mg/kg/j) induisent une
augmentation du poids relatif du foie, plus prononcée chez la souris que chez le rat
(Goldsworthy et Popp, 1987). Chez le rat (en particulier les mâles), l'ingestion répétée de
fortes doses de tétrachloroéthylène (500 mg/kg durant 4 semaines) induit une lésion des
tubules rénaux proximaux, via un mécanisme impliquant la formation de gouttelettes hyalines
(Bergamaschi et al., 1992).
Pour des ingestions sur 5 à 14 jours, le NOAEL chez le rat se situe vers 500-1 500 mg/kg/j
(Schumann et al., 1980 ; Goldsworthy and Popp, 1987 ; Berman et al., 1995 ; Hanioka et al.,
1995).
Effets systémiques
Substance
Chimique
Voies
d’exposition Taux d’absorption Organe cible
Homme Animal Principal Secondaire
Tétrachloroéthylèn
e Inhalation
Ingestion
Cutanée
ND*
ND*
ND*
40 - 50 %
82 - 100 %
24 nmol/min/cm2
SNC**
Rein
Foie, rein
ND* = non Disponible
SNC** = Système Nerveu Central
3.3.2 Effets cancérigènes
Classification
L’Union Européenne
Catégorie 3 : substance préoccupante pour l'homme en raison d'effets cancérogènes
possibles (JOCE, 1996)
CIRC – IARC
Groupe 2A : le tétrachloroéthylène est probablement cancérigène pour l’homme (1995).
US EPA (IRIS)
Classe B/C : intermédiaire entre un cancérigène probable et possible pour l’homme (1988).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Études principales
Études chez l’homme
De nombreuses études épidémiologiques ont été menées chez les employés d'entreprises de
nettoyage à sec et de blanchisserie. La plupart de ces études sont délicates à interpréter en
raison de l'exposition potentielle à d'autres solvants dérivés du pétrole (ATSDR, 1997).
Deux études de cohortes ont porté sur des sujets exposés majoritairement au
tétrachloroéthylène. Dans la première (Ruder et al., 1994), sur 615 employés travaillant
uniquement dans des pressings utilisant ce solvant, un excès de cancers de l'oesophage a été
observé, ainsi qu'une tendance à l'augmentation des cancers de la cavité buccale, de la
langue et du pharynx. Toutefois, selon la Commission Européenne, il est plus probable que
ces tumeurs, en raison de leur localisation anatomique, soient liées à un facteur confondant
(ingestion d'un cancérigène actif localement) plutôt qu'une conséquence de l'exposition au
tétrachloroéthylène. Dans cette cohorte, aucune augmentation des cancers de l'intestin, de la
vessie, du pancréas ou des organes génitaux féminins n'a été décelée.
La seconde étude a porté sur 849 travailleurs finlandais dont l'exposition au
tétrachloroéthylène a été contrôlée (Anttila et al., 1995). Le niveau moyen de
tétrachloroéthylène dans le sang était de 116 μg/L chez les hommes et de 66 μg/L chez les
femmes, avec un niveau moyen d'exposition sur 8 heures inférieur à 50 ppm. Aucune
augmentation significative de lymphomes non-Hodgkiniens, de cancers du pancréas et du col
de l'utérus n'a été décelée. Au total, 31 cas de cancers ont été observés sur cette cohorte, ce
qui était comparable au taux national en Finlande.
D'autres études de cohortes ont porté sur des travailleurs exposés à divers produits dont le
tétrachloroéthylène. Une augmentation des leucémies a été observée chez 2 160 hommes
employés d'une usine chimique en Louisiane entre 1956 et 1980 mais le tétrachloroéthylène
n'était qu'un des nombreux composés chimiques produits dans l'usine (Olsen et al., 1989).
L'étude de Blair et co-auteurs (1990) a fait état d'une augmentation de l'incidence de cancers,
notamment de l'oesophage chez 5 365 hommes et femmes employés dans des pressings. Enfin,
chez 14 457 personnes, employés de maintenance dans une usine d'aviation, une
augmentation de l'incidence des myélomes multiples et des lymphomes non-Hodgkiniens a été
observée (Spirtas et al., 1991). Ces études ne permettent pas d'établir une relation entre
cancers et exposition au tétrachloroéthylène, compte tenu de la non spécificité des
expositions.
Aucune relation n'a été clairement établie entre l'exposition au tétrachloroéthylène par voie
orale et l'augmentation de l'incidence de cancer.
Une étude de type cas - témoin a examiné la relation entre les cas de leucémie, de cancer de
la vessie et du rein et l'exposition au tétrachloroéthylène via l'eau de boisson (Aschengrau et
al., 1993). Une augmentation significative des cas de leucémies a été notée chez lestoxicologiques et envi ronnementales des substances chimiques
TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
personnes les plus exposées mais ce résultat ne repose que sur deux cas. En raison du faible
nombre de personnes considérées et de la possibilité d'exposition multiple, le lien entre
exposition au tétrachloroéthylène et les leucémies reste très hypothétique.
Quatre études de cohortes ont examiné l'incidence de divers types de cancer chez des
populations ayant consommé de l'eau contaminée par du tétrachloroéthylène (et d'autres
solvants chlorés dont le trichloroéthylène). Une étude a montré une augmentation de
lymphomes non-hodgkiniens chez les femmes exposées jusqu'à 14 μg/L (Cohn et al., 1994),
une autre un taux significativement plus élevé de leucémies chez les enfants exposés à
21 μg/L de tétrachloroéthylène (Lagakos et al., 1986), tandis que les deux dernières n'ont pas
permis de mettre en évidence de relation entre cancers (lymphomes, leucémies, myélomes,
cancers du foie, de la vessie…) et exposition au tétrachloroéthylène (Isacson et al., 1985 ;
Vartiainen et al., 1993).
Études chez l’animal
L'effet cancérigène du tétrachloroéthylène inhalé a été étudié chez le rat et la souris (NTP,
1986). Les animaux, par groupes de 50, ont été exposés à 100 ou 200 ppm (souris) et 200 ou
400 ppm (rats) de tétrachloroéthylène durant 103 semaines (5 j/sem, 6 h/j).
Chez les rats mâles, une augmentation de l'incidence des adénocarcinomes des cellules des
tubules rénaux a été observée à la plus forte dose. Bien que cette augmentation ne soit pas
significative statistiquement (2/50 cas), elle est considérée comme significative d'un point de
vue toxicologique, car ce type de tumeur n'avait jamais été observé sur 2 000 témoins
historiques (CE, Draft). Une augmentation des cas de leucémie a également été observée
chez les mâles et les femelles mais le rôle du tétrachloroéthylène est ici sujet à caution en
raison de l'absence d'une relation dose-effet et d'un niveau basal élevé de ce type de tumeur
chez les rongeurs (NTP, 1986).
Chez la souris, une augmentation dose-dépendante de l'incidence des carcinomes
hépatocellulaires a été clairement mise en évidence chez les mâles comme chez les femelles,
dès 100 ppm (NTP, 1986).
Par voie orale, le tétrachloroéthylène est également clairement cancérigène chez la souris,
provoquant une augmentation de l'incidence des carcinomes hépatocellulaires chez les mâles
comme chez les femelles aux doses moyennes de 536 ou 1 072 mg/kg/j (mâles) et 386 ou
772 mg/kg/j (femelles) durant 78 semaines (NCI, 1977 ; Weisburger, 1977). Chez le rat, en
raison d'une forte mortalité durant cette étude, le potentiel cancérigène du
tétrachloroéthylène n'a pu être correctement évalué (NCI, 1977 ; Weisburger, 1977).
Les études menées par voie cutanée n'ont pas permis de mettre en évidence de potentiel
cancérigène du tétrachloroéthylène, qu'il soit appliqué en tant qu'initiateur ou promoteur
(Van Duuren et al., 1979 ; Van Duuren et al., 1983). Toutefois, aucune conclusion définitive
ne peut en être tirée en raison des limitations de ces études.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Caractère génotoxique : Le tétrachloroéthylène a été examiné par l’Union Européenne mais
n’a pas été classé (JOCE, 1996).
3.3.3 Effets sur la reproduction et le développement
Études chez l’homme
Quelques études ont rapporté l'existence de troubles menstruels et d'avortements spontanés
chez des femmes exposées au tétrachloroéthylène sur leur lieu de travail (Kyyronen et al.,
1989 ; Zielhuis et al., 1989 ; Windham et al., 1991). Toutefois, aucune conclusion définitive
ne peut en être tirée en raison d’insuffisances dans ces études (connaissance des expositions
limitée, petits groupes d'étude, peu de grossesses, non prise en compte de facteurs
confondants). Chez 20 femmes exposées au tétrachloroéthylène (doses non spécifiées), il n'a
pas été relevé d'augmentation significative du délai (en nombre de cycles menstruels)
nécessaire pour concevoir (Sallmen et al., 1995).
Chez des travailleurs exposés, il n'a pas été noté de différence significative dans la qualité du
sperme (concentration, nombre de spermatozoïdes, mobilité, vélocité, % de formes
anormales). Toutefois, les spermatozoïdes tendent à prendre une forme plus ronde et moins
effilée et effectuent plus de mouvements latéraux (Eskenazi et al., 1991a). Les taux
d'avortements spontanés n'apparaissaient pas plus élevés chez les femmes de ces travailleurs
bien que la durée pour concevoir soit légèrement plus longue (Eskenazi et al., 1991b). Les
différences observées, bien que significatives, sont cependant faibles et leur signification
toxicologique douteuse (CE, Draft).
Aucune étude n'a porté sur les effets tératogènes du tétrachloroéthylène chez l'homme, bien
que de nombreuses études se soient penchées sur les taux d'avortements spontanés, en
particulier chez le personnel d'entreprises de nettoyage à sec. Les résultats observés ne
permettent pas de tirer de conclusions définitives, en particulier à cause de la
méconnaissance du taux basal d'avortements spontanés (CE, Draft).
Études chez l’animal
Les effets du tétrachloroéthylène sur la fertilité et les performances de reproduction ont été
étudiés en détail chez le rat, au cours d'une étude sur deux générations (Tinston, 1995). Les
animaux ont été exposés à 100, 300 ou 1 000 ppm de tétrachloroéthylène durant 11 semaines
avant l'accouplement, puis jusqu'au 20ème jour de gestation pour les femelles et ensuite
pendant la lactation (total 19 semaines). Il n'a pas été clairement mis en évidence d'effet du
tétrachloroéthylène sur la fertilité et l'accouplement. Cependant, aux doses de 300 et
1 000 ppm, qui ont induit une légère toxicité générale chez les générations parentes, une
diminution de la taille des portées et de la survie des jeunes a été observée. Un NOAEL de
100 ppm a été clairement établi pour ces effets.
Concernant les effets du tétrachloroéthylène inhalé sur le développement, des études chez le
rat et le lapin n'ont pas permis de mettre en évidence d'effets tératogènes à des
concentrations de 300-500 ppm durant la gestation (Beliles et al., 1980 ; Hardin et al., 1981).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
A 1 000 ppm, une diminution du poids des foetus et un retard dans l'ossification ont été
observés. Ces effets étaient réversibles après la naissance (Tepe et al., 1980).
Par voie orale, peu d'études sont disponibles. Une diminution du nombre d'animaux par portée
et une augmentation de la mortalité post-natale et des malformations ont été observées chez
des rats exposés à forte dose (900 mg/kg/j) entre le 6ème et le 19ème jour de gestation. A cette
dose, la toxicité maternelle était également conséquente (perte de poids, ataxie) (Narotsky
et Kavlock, 1995).
3.4 Valeurs toxicologiques de référence
Une Valeur Toxicologique de Référence (VTR) est un indice qui établit la relation entre une
dose externe d'exposition à une substance dangereuse et la survenue d'un effet néfaste. Les
valeurs toxicologiques de référence proviennent de différents organismes dont la notoriété
internationale est variable.
L'INERIS présente en première approche les VTR publiées par l'ATSDR, l'US EPA et l'OMS. En
seconde approche, les VTR publiées par d'autres organismes, notamment Santé Canada, le
RIVM et l'OEHHA, peuvent être retenues pour la discussion si des valeurs existent.
3.4.1 Valeurs toxicologiques de référence de l'ATSDR, l'US EPA et l'OMS
Valeurs toxicologiques de référence pour des effets avec seuil
Source Voie d’exposition
Facteur
d’incertitude
utilisé
Valeur de référence * Année
d’évaluation
ATSDR
Inhalation (aiguë)
Inhalation (chronique)
Orale (aiguë)
10
100
100
MRL = 0,2 ppm (1,38 mg/m3)
MRL = 0,04 ppm (0,28 mg/m3)
MRL = 5.10-2 mg/kg/j
1997
1997
1997
US EPA Orale (chronique) 1 000 RfD = 10-2 mg/kg/j 1988
OMS Orale ND TDI = 14.10-3 mg/kg/j 2004
Valeurs toxicologiques de référence pour des effets sans seuil
Non disponibles.
Justification scientifique des valeurs toxicologiques de référence
L'ATSDR propose un MRL de 0,2 ppm (1,38 mg/m3) pour une exposition aiguë par
inhalation (1997).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Cette valeur a été établie à partir d'une étude d'exposition contrôlée chez des volontaires
(Altmann et al., 1992). Une exposition à 50 ppm de tétrachloroéthylène durant 4 jours
(4 h/j), induit des effets neurologiques, alors qu'aucun effet n'est observé à 10 ppm. Ce
NOAEL a servi à dériver un MRL de 2 ppm pour les expositions aiguës par inhalation.
Facteurs d'incertitude : un facteur 10 est appliqué pour la variabilité au sein de la
population.
Calcul : 10 ppm x 4/24 h x 1/10 = 0,17 ppm (arrondi à 0,2 ppm).
L'ATSDR propose un MRL de 0,04 ppm (0,28 mg/m3) pour une exposition chronique par
inhalation (1997).
Cette valeur a été établie suite aux effets neurologiques (augmentation du temps de réaction
pour divers tests) observés chez des femmes exposées au tétrachloroéthylène à une
concentration moyenne de 15 ppm sur une durée moyenne de 10 ans (Ferroni et al., 1992).
Ce LOAEL a servi à dériver un MRL égal à 0,04 ppm pour les expositions chroniques par
inhalation.
Facteurs d'incertitude : un facteur 10 est appliqué car la valeur utilisée est un LOAEL et un
facteur 10 pour la variabilité au sein de la population.
Calcul : 15 ppm x 8/24 h x 5/7 j x 1/100 = 0,036 ppm (arrondi à 0,04 ppm)
L'ATSDR propose un MRL de 0,05 mg/kg/j pour une exposition aiguë par voie orale (1997).
Cette valeur a été établie à partir d'une étude expérimentale réalisée chez des souris
(Fredriksson et al., 1993) L'exposition postnatale de souris mâles à 5 mg/kg/j de
tétrachloroéthylène durant 7 jours (entre le 10ème et le 16ème jour après la naissance) induit
une hyperactivité à 60 jours. Ce LOAEL a servi à dériver un MRL de 0,05 mg/kg/j pour les
courtes durées.
Facteurs d'incertitude : un facteur 10 est appliqué car la valeur utilisée est un LOAEL, un
facteur 10 pour l'extrapolation de données animales vers l'homme et un facteur 1 pour la
variabilité au sein de la population (les jeunes animaux représentent une population
sensible).
Calcul : 5 mg/kg/j x 1/100 = 0,05 mg/kg/j
L'US EPA (IRIS) propose un RfD de 10-2 mg/kg/j pour une exposition chronique par voie
orale (1988).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Cette valeur est basée sur l'existence d'effets hépatotoxiques chez des souris exposées durant
6 semaines (5 j/sem), pour lesquels un NOAEL de 20 mg/kg/j a été établi (Buben et
O'Flaherty, 1985).
Facteurs d'incertitude : un facteur 100 est appliqué pour les variations inter- et
intraspécifiques et un facteur 10 pour l'extrapolation d'un effet subchronique en chronique.
Calcul : 20 mg/kg/j x 5/7 x1/1 000 = 0,014 mg/kg/j (arrondi à 0,01)
L'OMS propose une TDI de 14.10-3 mg/kg/j (1996).
Cette valeur a été calculée en appliquant un facteur d'incertitude de 1 000 au NOAEL de
14 mg/kg/j pour les effets sur le foie, établi lors de deux études chez les rongeurs (une étude
de 6 semaines chez la souris male et une étude de 90 jours chez le rat male et femelle) (OMS,
1996).
3.4.2 Valeurs toxicologiques de référence de Santé Canada, du RIVM et de l'OEHHA
Valeurs toxicologiques de référence pour des effets avec seuil
Source Voie d’exposition
Facteur
d’incertitude
utilisé
Valeur de référence * Année
d’évaluation
Santé Canada
Inhalation
Orale
1 000
1 000
CA = 0,36 mg/m3
DJA = 1,4.10-2 mg/kg/j
1992
1992
RIVM
Inhalation
Orale
ND
1 000
TCA = 0,25 mg/m3
TDI = 1,6.10-2 mg/kg/j
2001
2001
ND : non disponible
Valeurs toxicologiques de référence pour des effets sans seuil
Source Voie d’exposition Valeur de référence * Année
d’évaluation
OEHHA Inhalation ERUi = 5,9.10-6 (μg/m3)-1 2002
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Justification scientifique des valeurs toxicologiques de référence
Santé Canada propose une CA de 0,36 mg/m3 pour une exposition chronique par
inhalation (1992).
Cette valeur est basée sur une étude par inhalation menée sur 103 semaines (5 j/sem, 6 h/j)
chez la souris (NTP, 1986). A la dose la plus faible testée (100 ppm = 678 mg/m3) les souris
ont présenté des effets au niveau respiratoire (congestion aiguë passive pulmonaire),
hépatique (dégénération hépatocellulaire) et rénal (néphrose). Cette dose est donc un LOAEL
pour cette étude.
Facteur d'incertitude : un facteur 1 000 est appliqué (100 pour la variabilité inter- et
intraspécifique et 10 pour l'utilisation d'un LOAEL).
Calcul : 678 mg/m3 x 5 j/7 x 6 h/24 x (0,04 m3/j/0,03 kg) / (12 m3/j/27 kg)* x 1/1 000=
0,36 mg/m3
*valeurs correspondant à une population d'enfants de 5 à 11 ans.
Santé Canada propose une DJA de 1,4.10-2 mg/kg/j pour une exposition chronique par
voie orale (1992).
Cette valeur est basée sur une étude expérimentale chez des rats exposés au
tétrachloroéthylène via l'eau de boisson durant 90 jours (Hayes et al., 1986). Un NOAEL de
14 mg/kg/j a été observé pour les effets hépatiques et rénaux.
Facteur d'incertitude : un facteur 1 000 est appliqué (100 pour la variabilité inter et
intraspécifique et 10 pour l'utilisation d'une étude sub-chronique).
Calcul : 14 mg/kg/j x 1/1 000 = 0,014 mg/kg/j
Le RIVM propose une TCA de 0,25 mg/m3 pour une exposition chronique par inhalation
(Baars et al., 2001).
Cette valeur est celle proposée par l'OMS (valeur guide pour la qualité de l'air) (voir
paragraphe 5.4) (OMS, 1995).
Selon le RIVM, la fiabilité de cette valeur est moyenne.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Le RIVM propose une TDI de 1,6.10-2 mg/kg/j pour une exposition chronique par voie orale
(Baars et al., 2001).
Cette valeur se base sur une étude expérimentale de 4 semaines par gavage chez le rat (Vries
et al., 1982). Une hépatotoxicité a été observée (augmentation du poids du foie et
augmentation de l'activité de l'aniline transférase) aux doses de 81 et 405 mg/kg/j. Pour
cette étude, un NOAEL de 16 mg/kg/j a été observé.
Une étude de gavage chez la souris durant 6 semaines, où un NOAEL de 14 mg/kg/j a été
établi pour les effets hépatiques (Buben et O'Flaherty, 1985), vient appuyer les résultats
précédents.
Selon le RIVM, la fiabilité de cette valeur est élevée.
Facteur d'incertitude : un facteur 1 000 est appliqué (100 pour la variabilité inter et
intraspécifique et 10 pour l'utilisation d'une étude subchronique).
L'OEHHA propose un ERUi de 5,9.10-6 (μg/m3)-1 pour une exposition par inhalation (2002).
Cette valeur a été estimée à partir des données de cancérogénèse issues de l'étude par
inhalation du NTP (NTP, 1986). Une augmentation dose-dépendante de l'incidence des
carcinomes hépatocellulaires a été observée chez les souris des deux sexes.
Espèce Sexe Type de tumeur Concentration
journalière
Incidence des
tumeurs Référence
mâles
0 ppm
100 ppm
200 ppm
7 / 49
25 / 49
26 / 50
Souris
femelles
Carcinome
hépatocellulaire 0 ppm
100 ppm
200 ppm
1 / 48
13 / 50
36 / 50
NTP, 1986
Le "California Department of Health Services" a utilisé la dose métabolisée, ajustée à une
exposition continue, pour calculer le potentiel cancérigène du tétrachloroéthylène (CDHS,
1992).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
4. DONNÉES ÉCOTOXICOLOGIQUES
L'objectif de ce document est d'estimer les effets à long terme sur la faune et la flore, les
résultats nécessaires à cette évaluation sont présentés. Lorsqu'un nombre suffisant de
résultats d'écotoxicité chronique est disponible, les résultats d'écotoxicité aigus ne sont pas
fournis. Lorsque l'écotoxicité chronique n’est pas suffisamment connue, les résultats
d'écotoxicité aigus sont présentés et peuvent servir de base pour l'extrapolation des effets à
long terme.
4.1 Paramètres d’écotoxicité aiguë
4.1.1 Organismes aquatiques
Organisme Espèce Critère d’effet Valeur Référence
Algues Chlamydomonas reinhardii CE50 (72 h) 3,64 Brack et Rottler (1994)
Phaeodactylum tricornutum CE50 10,5 Pearson et McConnell (1975)
Micro-crustacés Daphnia magna CE50 (48 h) 22 Knie et al. (1983)
Daphnia magna CE50 (48 h) 8,5 Richter et al. (1983)
Poissons Jordanella floridae CL50 (96 h) 8,4 Smith et al. (1991)
Pimephales promelas CL50 (96 h) 18,4 Alexander et al. (1978)
Pimephales promelas CL50 (96 h) 13,4 Walbridge et al. (1983)
Oncorhynchus mykiss CL50 (96 h) 5 Shubat et al. (1982)
Limanda limanda* CL50 (96 h) 5 Pearson et McConnell (1975)
Microorganismes Nitosomonas sp. CI50 (24 h) 112 Blum et Speece (1991)
Tetrahymena pyriformis CE50 (24 h) 100 Yoshioka et al. (1986)
*espèce marine
L’essai sur Chlamydomonas reinhardii rapporté par Brack et Rottler (1994) est valide car les
conditions de l’essai sont bien décrites.
L’ensemble des essais sur poissons ont été validés puisque les concentrations reportées sont
des concentrations mesurées dans le milieu d’essai. Aucune différence significative entre
organismes d’eaux douces et organismes marins n’a pu être observée.
Les essais sur microcrustacés sont valides car les concentrations dans les milieux d’essai ont
été mesurées.
Sédiments
Aucun résultat avec des organismes benthiques n’est disponible.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
4.1.2 Organismes terrestres
Il est très difficile de tester la toxicité du tétrachloroéthylène vis-à-vis des organismes
terrestres en raison de la forte volatilité de celui-ci.
Espèce Critère d’effet Valeur (mg/kg) Référence
Invertébrés Folsomia
candida
LC50 (1 j) 113 (549) Heimann et Härle (1993)
Note : Le chiffre entre parenthèse correspond au résultat dans un sol standard tel qu’il est proposé par l’UE
(1996).
4.2 Paramètres d’écotoxicité chronique
4.2.1 Organismes aquatiques
Espèce Critère d’effet Valeur
(mg/L) Référence
Algues Chlamydomonas reinhardii EC10 (72 h) 1,77 Brack et Rottler
(1994)
Micro-crustacés Daphnia magna NOEC (28 j) - reproduction 0,51 Richter et al. (1983)
NOEC (28 j) -reproduction et
croissance 1,11 Call et al. (1983)
Poissons Jordanella floridae
NOEC (10 j) - survie
NOEC (28 j) - survie
1,99
2,34
Smith et al. (1991)
Pimephales promelas MATC 1,4 - 2,8 US EPA (1980)
Dans l’étude de Brack et Rottler (1994) sur Chlamydomonas reinhardii les conditions de
l’essai sont bien décrites et l’essai est considéré valide.
Les essais sur poissons effectués par Smith et co-auteurs (1991) sont considérés comme
valides car les concentrations ont été mesurées dans le milieu d’essai. L’essai effectué par
l’US EPA (1980), bien que de validité moindre, confirme les résultats de Smith et co-auteurs
(1991).
Les essais sur microcrustacés sont valides car les concentrations ont été mesurées dans les
milieux d’essai.
Des essais de terrain ont été rapportés par Lay et co-auteurs (1984) qui suggèrent que des
effets toxiques sont observés à des concentrations plus faibles dans l’environnement qu’en
laboratoire. Ils ont contaminé un étang naturel avec du tétrachloroéthylène à 25 et
250 mg/L. Les concentrations initiales étaient de 0,44 et 1,2 mg/L et, après 7 semaines, les
concentrations étaient en dessous de la limite de détection de 0,1 mg/L. Des effets ont été
observés sur les communautés de phyto et zooplankton dans les conditions de l’expérience.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Les daphnies ont disparu en 1 jour à la plus forte concentration et en 3,5 jours à la plus faible
concentration.
4.2.2 Organismes terrestres
Espèce Critère d’effet Valeur (mg/L) Référence
Végétaux Avena sativa NOEC (16 j) - croissance 100 (148) Bauer et Dietze (1992)
NOEC (16 j) 1 (1,48)
Annélides Eisenia foetida CL50 (14 j) 100-320 Vonk et al., (1986)
NOEC (28 j)
Production de cocons
 18
NOEC (28 j)
Apparence des vers
18-32
Larves d’insectes Poecilus cupreus
NOEC (14 j)
5 Römbke et Knacker.
(1989)
Microorganismes NOEC – nitrification  0,1 (poids
humide)
Vonk et al., (1986)
Note : Le chiffre entre parenthèse correspond au résultat dans un sol standard tel qu’il est proposé par la CE
(1996).
Les données sur les organismes terrestres ne peuvent être validées compte tenu de la
volatilité du tétrachloroéthylène car les concentrations n’ont pas été mesurées dans les
milieux d’essai. L’essai effectué sur Eisenia fetida par Vonk et co-auteurs (1986) a cependant
été effectué en milieu fermé, avec suffisamment d’oxygène pour les organismes et le sol et le
substrat a été remplacé toutes les semaines. Cependant ces données, bien que non validées,
donnent une idée de la toxicité du tétrachloroéthylène vis-à-vis des organismes terrestres.
5. VALEURS SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTALES
5.1 Étiquetage – Milieu de travail
France
Arrêté du 20 avril 1994 relatif à la déclaration, la classification, l’emballage et l’étiquetage
des substances chimiques complété jusqu’à la directive 2004/73/CE de la commission du 29
avril 2004 portant la 29è adaptation au progrès technique de la directive 67/548/CEE.
Classification : Carc. Cat. 3 ; R40, N ; R51-53
Phrase de risque : R 40 – 50/51
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Conseil de prudence : S 2 – 23 – 36/37 – 61
Indication(s) de danger : Xn , N
Si C>= 1 % Xn ; R40
5.2 Nomenclature Installations Classées (IC)
France
Décret n°53-578 du 20 mai 1953 modifié relatif à la nomenclature des installations classées
pour la protection de l’environnement mise à jour par le Ministère de l’écologie et du
développement durable « Nomenclature des installations classées pour la protection de
l’environnement » (2002).
La liste des rubriques mentionnées est indicative et ne se veut pas exhaustive.
Rubriques : 1171 – 1173 – 1174 - 1175
5.3 Valeurs utilisées en milieu de travail - France
Notes documentaires INRS ND 2098 (2004) "Valeurs limites d'exposition professionnelle aux
agents chimiques en France" et ND 2190-191-03 "Indices biologiques d'exposition".
 Air : VME : 50 ppm (335 mg/m3)
 Indices biologiques d’exposition :
- Air en fin d’expiration : 5 ppm
- Sang (tétrachoroéthylène) : 0,5 mg/L
- Urines (acide trichloroacétique) : 3,5 mg/L
5.4 Valeurs utilisées pour la population générale
5.4.1 Qualité des eaux de consommation
France :
Décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation
humaine à l’exclusion des eaux minérales naturelles.
Somme de la concentration en trichloroéthylène et en tétrachloroéthylène : 10 μg/L
UE :
Directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à
la consommation humaine (CE, 1998).
Somme de la concentration en trichloroéthylène et en tétrachloroéthylène : 10 μg/L
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
OMS :
Directives de qualité pour l’eau de boisson (2004).
Teneur en Tétrachloroéthylène : 40 μg/L
5.4.2 Qualité de l’air
OMS :
Directives de qualité pour l’air (2000).
Tetrachloréthylène : 0,25 mg/m3 en moyenne sur 24 heures.
5.4.3 Valeurs moyennes dans les milieux biologiques
Le tétrachloroéthylène, lipophile, a tendance à s'accumuler dans les tissus graisseux et le lait
maternel. Quelques études épidémiologiques fournissent des données sur les niveaux en
tétrachloroéthylène dans divers tissus de personnes non exposées à cette substance.
Milieux Biologiques Valeurs moyennes Références
Sang
Graisse
Lait
0,4 μg/L (< 0,1-3,7 μg/L)
0,069 μg/L (< 0,015-2,54 μg/L)
2,9-8,7 μg/L
7,9 μg/kg (0,4-29,2 μg/kg)
6,2 μg/L (nd* - 43μg/L)
Hajimiragha et al., 1986
Skender et al., 1993
Schreiber, 1992 ; Schreiber, 1993
McConnell et al., 1975
Schreiber, 1992 ; Schreiber, 1993
*nd : non détectable
5.5 Concentrations sans effet prévisible pour l'environnement (PNEC).
Propositions de l'INERIS
5.5.1 Compartiment aquatique
Trois résultats d'essais long terme sont disponibles sur des espèces de niveaux trophiques
différents : algues, invertébrés et poissons. Par conséquent, le facteur de sécurité de 10 peut
être appliqué à la plus faible des 3 valeurs (CE, 1996).
D’où :
PNECEAU=51 μg/L
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
5.5.2 Compartiment sédimentaire
Compte tenu de l’absence de résultats sur organismes benthiques, la PNEC sédiment peut
être dérivée à l’aide de la méthode du coefficient de partage.
PNECSED = KSED-EAU/RHOSED  PNECEAU  1 000
KSED-EAU : coefficient de partage entre l'eau et les sédiments = 7,08 m3.m-3 (CE, 2001)
RHOSED : densité des sédiments (humides) (valeur par défaut : 1 300 kg.m-3)
D’où :
PNECSED=277 μg/kg sédiment humide = 722 μg/kg sédiment sec
5.5.3 Compartiment terrestre
La PNEC pour le sol peut être estimée en appliquant un facteur de 10 au résultat sur les
microorganismes.
D’où :
PNECSOL=10 μg/kg sol humide = 11,3 μg/kg sol sec
La PNEC pour les plantes exposées au tétrachloroéthylène via l’air est de 8,2 μg/m3
(CE, 2001).
6. METHODES DE DETECTION ET DE QUANTIFICATION DANS
L'ENVIRONNEMENT
6.1 Familles de substances
Composés Organo-Halogénés Volatils (COHV).
6.2 Principes généraux
6.2.1 Eau
Prélèvement
Prélèvement en flacon scellé : au moment du prélèvement, bien rincer le flacon avec l’eau à
analyser et prélever au moins deux échantillons. L’emploi de flacon scellé type pénicilline est
fortement conseillé. Lors du transport, éviter les brusques variations de température.
L’analyse doit être effectuée dans les meilleurs délais et les échantillons maintenus à
l’obscurité, dans une enceinte froide (4 °C) jusqu’à l’analyse.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Extraction
L’extraction courante des composés peut être réalisée par trois méthodes :
par headspace : l’échantillon est chauffé à une température constante pendant environ une
heure. Il se crée un équilibre entre la phase aqueuse et la phase vapeur.
par purge and trap : l’échantillon d’eau est transféré efficacement de la phase aqueuse à la
phase vapeur par barbotage avec un gaz inerte puis la vapeur est entraînée à travers un piège
absorbant servant à collecter les composés organiques. Le piège est ensuite chauffé et
parcouru avec le même gaz inerte pour désorber les composés.
par extraction liquide/liquide : l’échantillon d’eau est extrait par un solvant organique, en
général le pentane.
par SPME (Solid Phase Micro Extraction) : Cette méthode offre une sensibilité intermédiaire
entre la méthode head space et la méthode purge and trap. Le principe consiste à introduire
un fibre de silice (diamètre 0,5 mm) dans la phase gazeuse de l’échantillon mis à chauffer en
flacon serti. La fibre va ainsi concentrer par un transfert de matière (dû à la polarité de la
fibre) les polluants présents en phase gazeuse vers la phase solide de la fibre. Dans un
deuxième temps, la fibre est désorbée thermiquement dans l’injecteur du chromatographe.
Le processus analytique est ensuite identique à celui de la méthode head space (CG/ECD,
CG/MS). Les cinétiques d’absorption/désorption étant délicates à maîtriser, il y a lieu à
chaque fois (changement de matrice de l’échantillon)de bien optimiser ces paramètres. C’est
cependant une méthode qui commence à être couramment utilisée dans les laboratoires
(méthode intéressante pour faire un balayage rapide des échantillons à analyser).
Dosage
Quelle que soit la matrice, le dosage se fait, dans un premier temps, par séparation des
composés par un système chromatographique en phase gazeuse et, dans un deuxième temps,
détection et dosage par un détecteur spécifique (ECD/PID ou SM). Pour le système
chromatographique, différents types de colonnes peuvent être utilisés en fonction du gaz
injecté.
6.2.2 Air
Prélèvement
Prélèvement sur tube de charbon actif : Étalonnage de chaque pompe de prélèvement avec
un tube de charbon actif représentatif en ligne. Avant l’échantillonnage, casser les
extrémités du tube de charbon actif et fixer le tube de charbon actif à la pompe de
prélèvement avec un flexible. Le tube de charbon actif est constitué de deux zones de
charbon actif de 20/40 mesh (devant : 100 mg, derrière 50 mg). Le débit est fixé entre 0,01
et 0,2 L/min pour l’obtention d’un volume d’échantillon de 1 à 30 litres.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Extraction
Récupérer les deux zones du tube de charbon actif séparément.
Extraction du tétrachloroéthylène par l’ajout de disulfure de carbone dans chaque vial et
possibilité d’ajouter un étalon interne tel que l’éthylbenzène, l’octane, etc.
Mise sous agitation pendant environ 30 minutes.
Dosage
Quelle que soit la matrice, le dosage se fait, dans un premier temps, par séparation des
composés par un système chromatographique en phase gazeuse et, dans un deuxième temps,
détection et dosage par un détecteur spécifique (ECD/PID ou SM). Pour le système
chromatographique, différents types de colonnes peuvent être utilisés en fonction du gaz
injecté.
6.2.3 Sols
Prélèvement
Prélèvement in situ des gaz : Les gaz du sol sont prélevés par aspiration à partir d’une canne
enfoncée dans le sol pour être analysés sur le site ou au laboratoire. Le débit ne doit pas être
trop élevé pour éviter l’aspiration de l’air atmosphérique. Il est généralement de l’ordre de
300 mL/min à 500 mL/min pour les mesures faites à l’aide d’analyseurs portables et ne devra
pas dépasser 2 L/min pour les tubes d’adsorption.
Prélèvement d’un échantillon de sol : Il est conseillé d’éviter au maximum tout remaniement
des échantillons. Il est impossible d’obtenir des échantillons composites sans pertes sévères
en produits volatils. Les échantillons de sols doivent être transportés et conservés en bocaux
hermétiques en verre, à l’obscurité et au froid à 4  2 °C. L’analyse de l’échantillon doit se
faire dans les plus brefs délais (48 h max.). La conservation maximale de l’échantillon est de
4 jours.
Extraction
1. Concentrations inférieures à 1 mg/kg :
Un aliquot de l’échantillon de sol est introduit dans de l’eau contenant des standards internes
(exemple : 10 g de sol pour 100 mL d’eau) ; l’ensemble est chauffé à 40 °C. Un gaz inerte
bulle dans la solution et entraîne les composés volatils qui sont ensuite piégés sur un support
adsorbant solide (par exemple ténax ou carbotrap à base de carbone graphitisé). Les COV
(dont le tétrachloroéthylène) sont ensuite désorbés du tube qui est chauffé grâce à un gaz
inerte qui va directement dans le chromatographe.
2. Concentrations supérieures à 1 mg/kg :
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
L’échantillon de sol est extrait par un solvant polaire (du méthanol, par exemple) puis une
fraction de l’extrait est diluée dans de l’eau. Cette solution aqueuse est ensuite dosée par
technique headspace, purge and trap ou SPME.
Dosage
Quelle que soit la matrice, le dosage se fait, dans un premier temps, par séparation des
composés par un système chromatographique en phase gazeuse et, dans un deuxième temps,
détection et dosage par un détecteur spécifique (ECD/PID ou SM). Pour le système
chromatographique, différents types de colonnes peuvent être utilisés en fonction du gaz
injecté.
6.2.4 Autres compartiments
Certaines méthodes destinées à l’analyse des eaux usées ou des sols revendiquent une
application aux déchets. Il s’agit en général de méthodes américaines produites par l’US EPA.
elles sont signalées, le cas échéant, dans la présentation des principales méthodes.
Prélèvement
Non décrit dans les méthodes présentées.
Extraction
Non décrit dans les méthodes présentées.
Dosage
Quelle que soit la matrice, le dosage est réalisé, dans un premier temps, par séparation des
composés par un système de chromatographie et, dans un deuxième temps, détection et
dosage par un détecteur :
 en phase gazeuse avec détecteur universel (FID ou SM) ou spécifique (PID),
 en phase liquide avec un détecteur à fluorescence.
Pour chaque système de chromatographie, différents types de colonnes peuvent être utilisés
en fonction de la matrice présente.
6.3 Principales méthodes
6.3.1 Présentation des méthodes
A. NF ISO 14507 (septembre 2003) : Qualité du sol - Prétraitement des échantillons pour
la détermination des contaminants organiques.envi ronnementales des substances chimiques
TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Domaine d’application
La norme définit une méthode de prétraitement des échantillons de sol en laboratoire avant
détermination des contaminants organiques.
Principe
Le prétraitement décrit dans la norme a pour but de préparer un échantillon pour essai dans
lequel la concentration de contaminant est aussi proche que possible de celle du sol
d’origine. Pour la détermination des composés volatils (composés ayant un point d’ébullition
inférieur à 300 °C, pour une pression de 101 kPa), aucun prétraitement n’est préconisé. Il est
impossible d’obtenir des échantillons composites sans pertes sévères en produits volatils.
Interférences
Les échantillons pour essai peuvent être prélevés et extraits in situ à condition de disposer
des dispositifs adéquats. Il convient de prendre des précautions pour éviter toute
contamination du liquide d’extraction. Ceci doit être contrôlé par des essais à blanc soumis
aux mêmes procédures que les échantillons.
B. XP X 31- 612 (1997) : Qualité du sol – Méthodes de détection et de caractérisation des
pollutions – Mesures in situ des COV dans les gaz du sol et du sous-sol d’un site.
Domaine d’application
Le document décrit deux méthodes de dosage des COV (dont le tétrachloroéthylène) prélevés
en direct dans les gaz du sol et du sous-sol d’un site.
Principe
La détermination d’un indice global COV peut-être effectué à l’aide de deux types de
détecteurs : le détecteur à ionisation de flamme (FID) ou le détecteur à photo-ionisation
(PID). Ces méthodes semi-quantitatives ont pour but de fournir une évaluation de la
répartition spatiale des COV dans la zone non saturée du sol et du sous-sol.
Interférences
Un certain nombre de facteurs peuvent perturber les mesures effectuées avec l’un ou l’autre
des détecteurs. Les principaux sont :
Pour le PID : l’humidité du gaz qui entraîne une diminution du signal, et les poussières qui
affectent la réponse en absorbant la lumière UV et en réduisant l’énergie émise.
Pour le FID : le taux d’oxygène du gaz dont la baisse entraîne une diminution du signal, voire
une extinction de la flamme (O2 < 15 %). Pour les deux détecteurs : les ondes
électromagnétiques, les fortes concentrations, les variations de débit du gaz prélevé qui
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I NE R I S - Fiche de données toxicologiques et envi ronnementales des substances chimiques
TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
entraînent une instabilité de la réponse, le taux d’humidité du sol qui influence la teneur en
phase gazeuse des COV.
C. XP X 31- 613 (1997) : Qualité des sols - Méthodes de détection et de caractérisation
des pollutions - Prélèvement dynamique des gaz dans les sols en vue d’un criblage de
terrain.
Domaine d’application
Les méthodes permettent de détecter et de délimiter une zone polluée par une analyse de la
phase gazeuse interstitielle de la zone non saturée. Les mesures réalisées n’ont qu’un
caractère semi-quantitatif. Les échantillons peuvent être traités sur place en ligne ou
prélevés pour analyse en laboratoire. Les méthodes ne concernent que les mesures de gaz à
faible profondeur (< 3 mètres), dans des sols à perméabilité moyenne (10-5 m/s) et en zone
non-saturée. Elles sont également limitées par la résistance du milieu à l’enfoncement de la
canne de prélèvement.
Principe
Cette norme présente les différentes méthodes de prélèvement de gaz qui peuvent être mises
en oeuvre lors d’un criblage de terrain.
Interférences
Les conditions climatiques et météorologiques ont une grande influence sur les gaz des sols.
En effet, les mesures ne sont pas recommandées dans certaines conditions climatiques
comme par exemple les périodes de gel ou de fortes pluies.
D. NF EN ISO 10301 (mars 2004) - Qualité de l’eau - Dosage des hydrocarbures halogènes
hautement volatils - méthodes par chromatographie en phase gazeuse.
Domaine d'application
La norme prescrit deux méthodes pour le dosage des hydrocarbures halogénés hautement
volatils (dont le tétrachloroéthylène) :
- la première méthode permet le dosage des hydrocarbures halogénés hautement volatils
dans les eaux potables, les eaux souterraines, les eaux de piscine, la plupart des eaux de
rivières et de lac, de nombreuses eaux usées et de nombreux effluents industriels. La valeur
limite de quantification pour le tétrachloroéthylène est de 0,1 μg/L ;
- la deuxième méthode permet le dosage des hydrocarbures halogénés hautement volatils
dans les eaux potables, les eaux de surface et les eaux souterraines, par une méthode
d’espace de tête statique. La valeur limite de quantification pour le tétrachloroéthylène est
de 0,2 μg/L.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Principe
La norme prescrit deux méthodes par chromatographie en phase gazeuse :
 la première méthode permet le dosage des hydrocarbures halogénés hautement volatils
par extraction liquide/liquide,
 la seconde par dégazage statique de l’espace de tête,
suivis dans les deux cas d’une quantification par chromatographie en phase gazeuse.
Interférences
 Méthode par extraction liquide/liquide
Les interférences peuvent être dues à la procédure d’échantillonnage, aux flacons et aux
bouchons, aux solvants, aux gaz, aux composés organiques présents dans l’atmosphère du
laboratoire et à la contamination de l’appareil d’échantillonnage automatique.
 Méthode par espace de tête :
Les interférences peuvent être dues à la procédure d’échantillonnage et de l’analyse. Il est
recommandé d’effectuer des essais à blanc.
Pour les échantillons dont la teneur totale en matières dissoutes est supérieure à 5 mg/L, les
effets de matrice peuvent influencer les conditions d’équilibre. Dans ce cas, préparer des
solutions étalons et de blanc dont la teneur totale en matières dissoutes est proche de celle
des échantillons.
Éviter la contamination de l’échantillon par l’air du laboratoire.
E. EPA 5030A (1992) : Purge and Trap.
Domaine d'application
La méthode permet de déterminer les composés organiques volatils (dont le
tétrachloroéthylène) dans une variété de matrices. Elle est applicable aux échantillons d’eau
de toutes origines, aux déchets, aux solvants usés, aux huiles usées, aux sols, aux sédiments.
La méthode EPA 5030A peut être utilisée pour la plupart des composés organo-volatils qui ont
un point d’ébullition au-dessous de 200 °C et sont insolubles ou peu solubles dans l’eau. Les
composés volatils solubles dans l’eau peuvent être inclus dans cette technique analytique,
toutefois, les limites de quantification (par GC ou GC/MS) sont approximativement 10 fois
plus élevées.
Principe
La méthode décrit la préparation de l’échantillon (matrice liquide ou solide) et l’extraction
pour l’analyse des organo-halogénés volatils (dont le tétrachloroéthylène) par purge and trap.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
La détection peut être effectuée selon les diverses méthodes EPA suivantes : EPA 8021A
(1994) « Dosage des composés volatils halogénés par chromatographie gaz avec colonne
capillaire, utilisation des détecteurs PID et ECD en série », EPA 8260A (1994) « Dosage des
composés organiques volatils par chromatographie gaz couplée à la spectrométrie de masse
avec colonne capillaire ».
La méthode de dosage EPA 8021A permet de doser les composés volatils halogénés à des
concentrations de l’ordre de 0,1 μg/L à 200 μg/L. La limite de quantification pour le
tétrachloroéthylène est de 1 μg/L dans les échantillons d’eau de surface. La limite estimée
de quantification par la méthode EPA 8260A pour le tétrachloroéthylène est de 5 μg/L dans
les échantillons d’eau de surface.
La limite de quantification pour le tétrachloroéthylène est de 1 μg/kg pour les sols et
sédiments humides EPA8021A.
La limite estimée de quantification par la méthode EPA 8260A pour un composé individuel
(par exemple le tétrachloroéthylène) est de 5 μg/kg pour les sols ou sédiments humides.
Interférences
Les échantillons peuvent être contaminés par diffusion de composés organiques volatils (en
particulier les chlorofluorocarbones et le chlorure de méthylène) au niveau du système
d’injection. Les sources majeures de contaminations sont les matériaux volatils présents dans
le laboratoire et les impuretés présentes dans le gaz inerte et dans la trappe d’ions.
L’utilisation de tubes plastiques où le contrôle de débit avec des composés en caoutchouc
doivent être évités.
La prise d’essai de l’extrait méthanolique pour les concentrations supérieures à 1 mg/kg doit
être minimale, ce pour éviter de saturer le support solide.
F. EPA 3810 (1986) Espace de tête statique.
Domaine d'application
Cette méthode permet de déterminer les composés organiques volatils (dont le
tétrachloroéthylène) dans une variété de matrices. Elle est applicable aux échantillons d’eau
de toutes origines, aux déchets, aux solvants usés, aux huiles usées, aux sols, aux sédiments.
Cette technique est moins fiable que la technique purge and trap et ne doit être utilisée que
pour avoir une première évaluation de la contamination de l’échantillon. D’autre part, la
technique n’est efficace que pour les composés organo-halogénés volatils dont le point
d’ébullition est inférieur à 125 °C
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Principe
La méthode est une technique espace de tête statique pour l’extraction des composés
organo-volatils. C’est une méthode simple qui permet de faire un balayage rapide des
échantillons à analyser.
La détection des organo-halogénés volatils (dont le tétrachloroéthylène) peut être effectuée
selon les diverses méthodes EPA suivantes EPA 8010B (1994) « Dosage des composés organohalogénés
volatils » et EPA 8240B (1994) « Dosage des composés organiques volatils par
chromatographie gaz couplée à la spectrométrie de masse ». La sensibilité de la méthode
dépend de l’équilibre des différents composés entre la phase gazeuse et la phase dissoute.
Interférences
Les échantillons peuvent être contaminés par diffusion de composés organiques volatils (en
particulier les chlorofluorocarbones et le chlorure de méthylène) au niveau du système
d’injection.
L’étalonnage et les blancs de manipulation fournissent l’information sur la présence de
contaminants.
Éviter de passer des échantillons peu pollués en composés après des échantillons fortement
pollués car il y a risque d’effet mémoire. Pour pallier ce problème, laver la seringue avec un
détergent, la rincer avec de l’eau distillée et la sécher au four à 105 °C.
G. NF ISO 15009 (février 2003) : Qualité du sol - Détermination par chromatographie en
phase gazeuse des teneurs en hydrocarbures aromatiques volatils, en naphtalène et en
hydrocarbures halogénés volatils - Méthode de purge et de piégeage avec désorption
thermique.
Domaine d'application
La présente norme internationale s’applique à tous les types de sols. La limite inférieure de
détermination dépend du matériel utilisé et de la qualité du méthanol utilisé pour
l’extraction de l’échantillon de sol. Dans les conditions spécifiées de la présente norme, la
limite inférieure de détermination du tétrachloroéthylène est de 0,01 mg/kg.
Principe
L’échantillon pour essai est extrait à l’aide de méthanol. Après centrifugation, une partie de
l’extrait de méthanol est placée dans un récipient rempli d’eau. Les composés volatils sont
entraînés avec un gaz neutre et adsorbés par un agent d’adsorption approprié. Une
désorption thermique des composés adsorbés est effectuée, puis ils sont dirigés vers un
chromatographe en phase gazeuse. Les différents composés sont ensuite séparés à l’aide
d’une colonne capillaire avec une phase stationnaire de faible polarité. Les hydrocarbures
halogénés volatils sont détectés à l’aide d’un détecteur à capture des électrons (ECD).
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Interférences
Une contamination par l’atmosphère du laboratoire peut se produire, il est donc préférable
d’effectuer la détermination dans un local en légère surpression et de ne pas utiliser de
solutés contenant du tétrachloroéthylène dans ce local.
L’efficacité du mode opératoire dépend de la composition du sol examiné. Le mode
opératoire décrit ne prend pas en considération l’extraction incomplète causée par la
structure et la composition de l’échantillon de sol.
Il est recommandé d’utiliser du méthanol pour l’extraction au lieu de l’acétone car les
extraits à l’acétone ne sont pas appropriés pour l’entraînement et le piégeage. Il est
recommandé d’effectuer un examen plus poussé pour confirmer l’identification des composés
détectés et leurs concentrations. Cette confirmation peut être obtenue en répétant l’analyse
par chromatographie en phase gazeuse avec une colonne de polarité différente et/ou par
chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS).
H. NF X 43-267 (juillet 2004) . Air des lieux de travail - Prélèvement et analyse de gaz et
vapeurs organiques - Prélèvement par pompage sur tube à adsorption et désorption au
solvant
Domaine d’application
Cette méthode peut être utilisée pour la vérification du respect des VLE et VME
recommandées par le ministère chargé du travail. Établie pour des substances de pureté
analytique usuelle pour chromatographie, la méthode devra faire l’objet de vérifications et
d’adaptation pour l’étude d’expositions réelles, en particulier dans les cas d’atmosphères
complexes, de niveaux très faibles de concentration, de substances particulièrement
volatiles, d’hygrométrie élevée ou de la mise en oeuvre de quantité réduite de charbon.
La méthode ne convient pas au suivi en temps réel de l’évolution d’une pollution, elle fournit
quand elle est applicable, une valeur moyenne de concentration sur le temps de
prélèvement.
Principe
Un volume mesuré d’air est aspiré à travers un (ou plusieurs) tubes à adsorption en série,
l’adsorbant approprié étant sélectionné pour le composé à prélever. Les composés organiques
volatils sont retenus dans le tube à adsorption. Ils sont désorbés avec un solvant, puis la
solution est analysée, en général à l’aide d’un appareillage de chromatographie en phase
gazeuse ou de chromatographie en phase liquide.
La quantité fixée sur un tube correspondant à un volume d’air déterminé permet de calculer
la concentration moyenne des vapeurs de la substance dans l’air prélevé.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
Interférences
La capacité globale de fixation du charbon actif décroît avec la concentration du polluant et
la présence d’autres composés.
En présence de plusieurs substances organiques il faut veiller aux interférences
chromatographiques dues à des temps de rétention trop voisins : les interférences peuvent
être réduites en sélectionnant correctement les colonnes et les conditions de
chromatographie.
I NF ISO 16200-1 (décembre 2001) - Air des lieux de travail - Prélèvement et analyse des
composés organiques volatils par désorption par solvant et chromatographie gazeuse -
Première partie : prélèvement par pompage.
Domaine d’application
Cette méthode est adaptée à une large gamme de COV (Composés organiques volatils) : les
hydrocarbures, les hydrocarbures halogénés, les esters, les glycols, les cétones et les alcools.
Un certain nombre d’adsorbants sont recommandés pour le prélèvement de ces composés,
chaque adsorbant ayant une capacité d’adsorption différente.
Le piégeage se fait généralement sur charbon actif de noix de coco, le charbon est ensuite
désorbé chimiquement par un solvant et l’extrait obtenu analysé par chromatographie
gazeuse.
Cette méthode est adaptée pour la mesure de COV dans une gamme allant de 1 mg/m3 à
1 000 mg/m3 pour un composé et pour 10 litres d’air prélevé.
Principe
Un volume connu d'air est prélevé à l'aide d'une pompe au travers d'un tube rempli
d'adsorbant adapté. Le tétrachloroéthylène ainsi piégé est désorbé à l'aide d'un solvant
compatible avec la suite du processus analytique, généralement le disulfure de carbone, et la
solution est analysée par chromatographie en phase gazeuse à l'aide d'un appareillage équipé
d'un détecteur à ionisation de flamme, d'un détecteur à capture d'électrons ou d'un
spectromètre de masse.
Interférences
Tout composé ayant le même temps de rétention que le composé dosé peut interférer.
Un taux d’humidité trop élevé dans l’air peut modifier le rendement d’adsorption du piège.
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TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE
J ISO 16200-2 (juin 2000) - Air des lieux de travail - Prélèvement et analyse des composés
organo-volatils par désorption par solvant et chromatographie gazeuse - Deuxième
partie : méthode d’échantillonnage par diffusion.
Domaine d’application
Cette méthode est adaptée à une large gamme de COV (Composés organiques volatils) : les
hydrocarbures, les hydrocarbures halogénés, les esters, les glycols, les cétones et les alcools.
Un certain nombre d’adsorbants sont recommandés pour le prélèvement de ces composés,
chaque adsorbant ayant une capacité d’adsorption différente.
Cette méthode est adaptée pour la mesure de COV dans une gamme allant de 1 mg/m3 à
1 000 mg/m3 par composé et pour un temps d’exposition de 8 heures.
Principe
Le support de prélèvement, un tube contenant un adsorbant adapté, généralement du
charbon actif de coco, est exposé à l'atmosphère à analyser pendant une durée connue. Le
rendement d’absorption est préalablement déterminé par étalonnage dans une atmosphère
de référence. Les composés volatils migrent sur le support de prélèvement par diffusion.
Le tetrachloroéthylène ainsi piégé est désorbé à l'aide d'un solvant compatible avec la suite
du processus analytique, généralement le disulfure de carbone, et la solution est analysée par
chromatographie en phase gazeuse à l'aide d'un appareillage équipé d'un détecteur à
ionisation de flamme, d'un détecteur à capture d'électrons ou d'un spectromètre de masse. La
durée conseillée du prélèvement est de 8 heures.
Interférences
Tout composé ayant le même temps de rétention que le composé dosé peut interférer.
Un taux d’humidité trop élevé dans l’air peut modifier le rendement d’adsorption du piège.
6.3.2 Autres méthodes
Bien qu’elles ne soient pas détaillées ici, il est fortement conseillé de se reporter à la
série des normes EN ISO 5667-n pour toutes les opérations concernant le prélèvement et
la conservation des échantillons environnementaux d’eaux.

article perclo

Perchloroéthylène
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Général
Nom IUPAC tétrachloroéthylène
No CAS 127-18-4
No EINECS 204-825-9
Apparence liquide incolore, d'odeur caractéristique.[1]
Propriétés chimiques
Formule brute C2Cl4 [Isomères]

Masse molaire 165,833 ± 0,01 g·mol⁻¹
C 14,49 %, Cl 85,51 %,

Diamètre moléculaire 0,564 nm [2]
Propriétés physiques
T° fusion -22 °C[1]
T° ébullition 121 °C[1]
Solubilité dans l'eau à 20 °C : 0,15 g·l-1[1],
soluble dans
l'éthanol,l'acetone,
le diéthyléther,
le benzène,
miscible avec
le chloroforme
Masse volumique 1,6 g·cm-3[1]
Pression de vapeur saturante à 20 °C : 1,9 kPa[1]
Viscosité dynamique 0,89 cP at 25 °C
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 9,326 ± 0,001 eV (gaz)[3]
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,503 [2]
Précautions
Directive 67/548/EEC

Xn
N

[+]Numéro index :
602-028-00-4

Classification :
Carc. Cat. 3; R40 - N; R51-53

Symboles :
Xn : Nocif
N : Dangereux pour l`environnement

Phrases R :
R40 : Effet cancérogène suspecté. Risque possible d’effets irréversibles.
R51/53 : Toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique.

Phrases S :
S2 : Conserver hors de portée des enfants.
S23 : Ne pas respirer les gaz/fumées/vapeurs/aérosols [terme(s) approprié(s) à indiquer par le fabricant].
S61 : Éviter le rejet dans l’environnement. Consulter les instructions spéciales/la fiche de données de sécurité.
S36/37 : Porter un vêtement de protection et des gants appropriés.

Phrases R : 40, 51/53,
Phrases S : 2, 23, 36/37, 61, [4]
Transport
60
1897

[+]Code Kemler :
60 : matière toxique ou présentant un degré mineur de toxicité
Numéro ONU :
1897 : TÉTRACHLORÉTHYLÈNE
Classe :
6.1
Étiquette :

6.1 : Matières toxiques
Emballage :
Groupe d'emballage III : matières faiblement dangereuses.

NFPA 704

020
SIMDUT[6]

D1B, D2A, D2B,
[+]D1B : Matière toxique ayant des effets immédiats graves
Transport des marchandises dangereuses : classe 6.1 groupe III
D2A : Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques
cancérogénicité : CIRC groupe 2A
D2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques
irritation de la peau chez l'animal

Divulgation à 0,1 % selon les critères de classification

SGH[7]

Attention
H351, H411,
[+]H351 : Susceptible de provoquer le cancer (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger)
H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme

Classification du CIRC
Groupe 2A : Probablement cancérogène pour l'homme[5]
Écotoxicologie
LogP 2,6[1]
DJA 0,014 mg/kg p.c./jour[8]
Seuil de l'odorat bas : 2 ppm
haut : 71 ppm[9]
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.
Le perchloroéthylène ou tétrachloroéthylène est un composé chimique de formule Cl2C=CCl2. Il est parfois appelé simplement perchlo. Ce solvant, qui est un composé organique volatil, est utilisé pour le nettoyage à sec de tissus et pour dégraisser des métaux. Il figure sur la liste des cancérogènes du groupe 2A du CIRC.

Sommaire [masquer]
1 Propriétés
2 Histoire
3 Production
4 Utilisation
4.1 Effets sur la santé
5 Effets sur l'environnement
6 Notes
7 Liens externes

Effets sur l'environnement
6 Notes
7 Liens externes


Propriétés [modifier]
À température ambiante, c'est un liquide ininflammable et inexplosible. Il s'évapore facilement dans l'air et a une odeur âcre. La plupart des gens peuvent sentir le perchloroéthylène dans l'air à partir d'une concentration d'1 ppm (partie par million). Certaines personnes peuvent le sentir à une concentration encore plus basse.

Le perchloroéthylène est quasiment insoluble dans l'eau mais miscible dans la plupart des solvants organiques. Il est lipophile (attiré par la graisse) et dissout des substances telles que graisses, huiles ou résines.

Sa température de fusion est de -22 °C et sa température d'ébullition de 121 °C.

Il peut réagir violemment avec les métaux alcalins ou alcalino-terreux, les alcalis (soude et potasse) et l'aluminium.

Histoire [modifier]
Le perchloroéthylène a été synthétisé pour la première fois en 1821 par Michael Faraday. Il a chauffé de l'hexachloroéthane jusqu'à ce qu'il se décompose en perchloroéthylène et en chlore.




Production [modifier]
La plupart du perchloroéthylène est produit à partir de l'éthylène en passant par le 1,2-dichloroéthane. Quand du 1,2-dichloroéthane (ClCH2-CH2Cl) est chauffé à 400 °C avec du chlore (Cl2), du perchloroéthylène est obtenu selon la réaction suivante :

ClCH2-CH2Cl + 3Cl2 --> Cl2C=CCl2 + 4HCl

Cette réaction peut être catalysée par un mélange de chlorure de potassium et de chlorure d'aluminium, ou par du charbon actif. Le trichloroéthylène est le principal sous-produit de cette réaction. Le perchloroéthylène et le trichloroéthylène, qui est également un solvant commercialisé, sont collectés ensemble puis séparés par distillation.

Il existe un autre procédé d'obtention moins courant à partir d'hydrocarbures légers partiellement chlorés, sous-produits de processus chimiques. Quand ces composés sont chauffés en présence de chlore en excès, ils donnent un mélange de perchloroéthylène, de tétrachlorométhane et de chlorure d'hydrogène.

Utilisation [modifier]
En général, le perchloroéthylène est utilisé comme solvant. La plupart des composés organiques se dissolvent dans le perchloroéthylène. Le perchloroéthylène est le solvant le plus couramment utilisé pour le nettoyage à sec. Il sert aussi à dégraisser les pièces métalliques dans les industries automobile et métallurgique. On le trouve également dans quelques produits de consommation comme des solvants pour la peinture ou pour enlever les taches.

Avant leur interdiction pour cet usage [réf. nécessaire], le perchloroéthylène servait à la fabrication de réfrigérants au fréon.

Effets sur la santé [modifier]
Dans l'Union européenne, le perchloréthylène est classé comme « nuisible à la santé » et « dangereux pour l'environnement » [10]. Il figure sur la liste des cancérogènes du groupe 2A du CIRC, qui inclut les produits probablement cancérigènes pour l'homme. Il est aussi inclus, en France, dans le tableau 12 RG des maladies professionnelles [11]

Le perchloroéthylène est absorbé par inhalation, par voie orale et par la peau (quand il est sous forme liquide). Il est toxique pour le système nerveux et le rein. L'exposition au tétrachloroéthylène peut causer une irritation des voies respiratoires et des yeux, des vertiges, nausées, maux de tête et pertes de mémoire, une somnolence et cela peut aller jusqu'à la perte de connaissance et la mort. Un cluster de cancer (leucémie et autres), impliquant des composés organiques volatiles dégagés par une entreprise de nettoyage à sec, dont du trichloréthylène, du 1,2-dichloroéthylène, du perchloroéthylène, du dichlorométhane et du chlorure de vinyle, a été découvert à Camp Lejeune, en Caroline du Nord [12].

Selon le docteur Dolores Malaspina, directrice du département de psychiatrie de la New York University School of Medicine, il serait aussi un facteur schizophrénique: selon elle, les enfants exposés à du perchloroéthylène du fait du travail de leurs parents dans des centres de nettoyage à sec auraient 3,5 fois plus de risque de développer des symptômes de schizophrénie [13]. Aussi, selon le docteur Malaspina, il est possible que Cho Seung-hui, le tueur de Virginia Tech, ait été affecté par ce produit, ses parents ayant une entreprise de nettoyage à sec [13].

Le Danemark et les États-Unis ont interdit l'installation de nouveaux pressings utilisant le perchloroéthylène, produit qui devrait être totalement retiré aux États-Unis en 2020 [10]. L'UE a engagé une politique de réduction du risque et des émissions de perchloroéthylène avec la directive 1999/13/CE relative à la réduction des émissions de composés organiques volatils dues à l’utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations [14]. En France, 15 000 personnes seraient exposés, au travail, au « perchlo » [10]. Les trois principales alternatives au perchloréthylène sont le nettoyage au mouillé, l’utilisation du Silicone Liquide (procédé GreenEarth), d’hydrocarbures et l’utilisation du dioxyde de carbone [14]. Parc Disneyland lave les textiles par du siloxane, un solvant non toxique à base d'hydrocarbures [10], qui est commercialisé sous la marque GreenEarth.

Lors de l'ouverture du hublot d'une machine de nettoyage à sec, les vapeurs de perchloroéthylène s'échappent de la machine. Les personnes travaillant ou habitant au-dessus d'un pressing sont exposées à ces vapeurs. Les vapeurs de perchlorethylène peuvent traverser le béton et les planchers jusqu'à trois étages au-dessus du rez de chaussée. Les alentours des pressings au Perchlorethylène sont aussi très souvent contaminés et sont dangereux pour les passants, clients et voisins des pressings au perchloréthylène. < André Cicollela>.

Il est recommandé de bien aérer les textiles qui ont été nettoyés à sec. En cas de contact du perchloréthylène avec la peau ou les yeux, rincer à grande eau et consulter un médecin.

Effets sur l'environnement [modifier]
Le perchloroéthylène est dangereux pour l'environnement. Rejeté dans l'eau ou l'air, il se dégrade très lentement. Les machines de nettoyage à sec laissent échapper des vapeurs de perchloréthylène dans l'air et produisent des boues chargées de perchloréthylène qui peuvent être recyclées mais partent souvent dans les égouts. Rejeté dans l'eau, le perchloréthylène perturbe le fonctionnement des stations d'épuration et est toxique pour les organismes aquatiques.[15]

Ce solvant fait partie des composés organiques volatils (COV) : il intervient dans la production d'ozone à basse atmosphère.

Notes [modifier]